Par Eric Clovio
Publié le 09/07/2023 à 21:01
Au sommet de ce volcan sacré qui offre une vue claire, un panorama à 360° à donner le tournis, l’on se demandait si l’un des géants de ce Tour pourrait déjà s’imaginer Paris, par-delà les pics du Jura et des Alpes, et colorer ses rêves de grandeur. Sans accoucher d’une souris, la montagne de la chaîne des Puys, que plus aucun cycliste n’avait gravie depuis trente-cinq ans, n’a pas orienté de manière nette, encore moins définitive, le combat que se livrent Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar. Mais le match entre ces champions, dont on sait qu’ils disputent un Tour de France à deux, bien loin devant tous les autres, a encore gagné en intensité, en indécision, en passion, dans une touffeur qui enserrait cette infernale ascension de plus de 13 km (dont les quatre derniers sans jamais que la déclivité redescende en dessous des 11%).
A plusieurs minutes de Michael Woods, ce caribou parfait de maîtrise dans la gestion de ses efforts pour aller quérir un succès de prestige, qui lui ouvre la porte d’un club où siègent à jamais les Coppi, Bartali, Bahamontès, Ocana ou Van Impe, les deux géants de cette 110e édition nous ont offert un duel haletant. Pas épaule contre épaule comme Anquetil et Poulidor en 1964, plutôt mental contre mental, le Danois refusant de céder sous la pression de son rival slovène, de plus en plus à l’aise dans son rôle de chasseur.
Huit secondes et un ascendant mental
Après le lieudit « La Baraque, qu’il faut littéralement casser par défi athlétique, la chaleur des rayons renvoyés par les parois rocheuses était écrasante, le bitume semblait coller aux roues. Et sur ce serpentin qui enserre ce volcan endormi, les repères n’existaient pas. Il valait mieux ne pas trop regarder une rampe dont on ne voit pas la fin, qui semble se perdre dans le ciel auvergnat. Dans un silence assourdissant (pas de public dans les quatre derniers kilomètres, plus de communication radio avec les équipes), chacun pouvait entendre le souffle de son rival. C’est là, à moins d’un kilomètre du sommet, que Pogacar a placé son offensive, alors que son équipe n’avait pas fourni le moindre effort gratuit jusque-là.
On pouvait redouter qu’il souffre de la chaleur (32°C), cette touffeur écrasante qu’il goûte habituellement fort peu. Il n’en a rien été.
On n’évoque même plus ce poignet multi-fracturé lors de Liège-Bastogne-Liège, qui lui avait imposé cinq semaines sans vélo et donc un passif qu’on craignait rédhibitoire à l’heure des grandes empoignades. Dans le clan UAE, cet argument n’est jamais plus brandi.
Ce dimanche, Pogi n’a certes pas ajouté un 16e succès à son bulletin 2023 mais il a marqué des points. « Je me sentais vraiment bien » expliquait-il au pied du podium protocolaire (il est maillot blanc). « Mais Jonas lui aussi était fort. Je suis malgré tout heureux d’avoir pu lui reprendre un peu de temps, de grappiller quelques secondes ». Huit précisément, ce qui peut paraître un maigre butin au bout d’un bras de fer de cette intensité, mais qui en valent bien plus au niveau psychologique.
Il grignote et met la pression
Bondissant sur les reliefs du Pays basque il y a une semaine, le Slovène avait pris un uppercut dès la première étape pyrénéenne, vers Laruns. Mais ce diable de compétiteur avait répliqué avec conviction dès le lendemain, dominateur sur le plateau de Cambasque. Depuis lors, il grignote, il teste, sans esquiver, en regardant son adversaire danois les yeux dans les yeux. « Je n’ai pas gagné mais c’est une petite victoire malgré tout. Je continue à mettre la pression sur le maillot jaune, ce qui était mon objectif premier. »
A l’heure de la première césure réparatrice, ce lundi à Clermont-Ferrand, les lauréats des trois dernières éditions du Tour sont séparés par 17 secondes seulement. Le programme soumis dans le Jura (Grand Colombier) et les Alpes (la Loze notamment) semble donner de l’eau au moulin des Jumbo, Vingegaard étant plus à l’aise dans les très longs cols que dans les escalades où les fibres toniques de Pogacar boostent ses jarrets. Mais l’optimisme de Pogacar, qui irradie de ce visage souriant, est communicatif. Sa fraîcheur, corollaire positif de sa blessure du printemps, doit être un atout déterminant dans les derniers rounds du match.
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