Visage rougi, cernes amplifiés par la violence de l’effort, ses traits semblaient déformés par les conditions apocalyptiques affrontées dans cette vallée du Hoyoux encore plus humide que d’habitude. Maxim Van Gils a eu du mal à enfiler une paire de gants lui permettant d’empoigner le bouquet de fleurs, sur un podium enfin caressé par un timide rayon de soleil. L’Anversois, symbole d’une équipe Lotto-Dstny qui s’appuie sur une nouvelle génération de talents (De Lie, Van Eetvelt, Vermeersch), tremblotait encore lorsque les notes du « God save the King » se sont envolées dans le ciel hutois. Pas d’émotion évidemment, juste de froid.
Le coureur originaire de Wuustwezel ne mesurait pas encore la portée d’une performance qui le porte aux côtés de quelques grands noms du cyclisme belge, il avait juste conscience d’avoir traversé une épreuve hors du commun, digne de l’édition 1999 (Bartoli), la pluie et la neige fondante semblant étirer chaque kilomètre de souffrance. « Sur le vélo, je tremblais, j’avais du mal à me hisser sur les pédales ». Troisième au sommet du Mur, « un peu surpris par l’attaque de Stevie Williams alors que le petit peloton des favoris semblait se reformer », l’Anversois est seulement le 8e Belge de l’histoire à se hisser sur le podium au sommet de la Sarte. Après Claudy Criquielion, Rik Verbrugghe, Mario Aerts, Philippe Gilbert, Dylan Teuns, Frank Vandenbroucke et Jelle Vanendert.
Le Tour 2023, un basculement
Une évocation qui le fait sourire. Renforce surtout la confiance d’un athlète que le management de l’équipe, Stéphane Heulot en tête, avait dû convaincre de prendre le départ du Tour de France l’été dernier, alors qu’il se demandait lui-même si c’était bien raisonnable. Et comment ! On se souvient, malgré quelques chutes par-ci par-là, de son exploit au sommet du Grand Colombier, entre Michal Kwiatkowski et Tadej Pogacar. Le type de performance qui comble les lézardes du doute et affermit par petites touches une confiance qui n’habitait pas de manière naturelle le coureur de Wuustwezel (24 ans), biberonné depuis de longues années par Kurt Van de Wouwer dans le giron Lotto, le seul environnement sportif qu’il ait jamais connu.
Neuf mois après cette Grande Boucle révélatrice, Maxim Van Gils a bien grandi, il a surtout franchi un double cap, physique et psychologique. Cela lui permet de compter désormais parmi les meilleurs puncheurs du peloton mondial. « Dimanche sur l’Amstel j’étais vraiment déçu par ma 20e place finale, qui ne correspondait pas du tout à mes attentes. J’avais vraiment à cœur de mettre les choses au point ce mercredi, surtout vis-à-vis d’une équipe qui me témoigne beaucoup de confiance. »
« Je voulais juste survivre ! »
Difficile de ne pas évoquer les conditions climatiques, qui ont imposé pas mal de souffrance. « Au début, avec vent favorable dès Charleroi, ça semblait assez facile et rapide, puis tout a changé avec la pluie et la neige dès le premier passage du Mur de Huy. Ce qui m’a guidé par la suite ? Un seul leitmotiv : survivre ! » Il sourit, sous un bonnet rassurant, songeant à la douche réparatrice qui l’attendait à l’hôtel. Van Gils a beau souvent vivre avec sa compagne française du côté de Grenoble, au pied des Alpes, la Flèche lui a percé la peau et les os. Dire qu’on annonce 0 degré du côté de Bastogne, dimanche lors de la Doyenne…
« J’espère vraiment réussir un bon résultat à Liège, les Monuments j’adore ça ! Mais je ne mettrai pas plus de pression qu’il n’en faut. Je suis le leader de l’équipe sur les courses ardennaises, ça m’impose des responsabilités pour l’ensemble du groupe mais si vous me dites que je dois « sauver » le bilan de notre printemps des classiques, je ne vous suivrai pas… » Son bulletin personnel au terme du premier trimestre est, lui, tout bonnement excellent : succès lors du CLM individuel de la Ruta del Sol (et victoire finale puisque la course andalouse avait été réduite à ce seul chrono suite à des manifestations d’agriculteurs), 2e du GP Indurain derrière McNulty, mais surtout 3e des Strade Bianche et 7e de Milan-Sanremo, avant ce nouvel accessit au faîte du Mur de Huy. « Après LBL, je serai à Francfort puis partirai en stage d’altitude pour préparer le Tour de Suisse et surtout, la Grande Boucle. »
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