Mais il y a tout de même une belle éclaircie dans la grisaille : elle s’appelle Maxim Van Gils. En neuf jours de course en 2024, le Belge de 24 ans a terminé dans le top 10 à… six reprises. Il a notamment remporté la Ruta Del Sol (réduite à un chrono), il a terminé 2e du GP Indurain (en ne prenant aucun risque dans la descente finale face à McNulty), il a terminé à une superbe 3e place lors des Strade Bianche. Et lors du premier Monument de la saison, il a franchi la ligne d’arrivée de Milan-San Remo à une superbe 7e place.
Seule petite ombre au tableau : une chute lors du Tour de Catalogne, qui l’a contraint à l’abandon, suite à des douleurs au poignet droit. Mais pour celui qui s’est cassé le scaphoïde en 2022, cela a à peine été perçu comme un contretemps.
Sur la terre de ses exploits de 2023 : “Je rêve d’en remporter une”
Dès l’hiver, Maxim Van Gils ne l’a pas caché : les Ardennaises sont son “grand objectif de la saison”. Logique, lorsqu’on sait qu’il a terminé dans le top 10 sur l’Amstel (7e) et la Flèche Wallonne (8e) en 2023, avant se classer 11e de Liège-Bastogne-Liège alors qu’il avait 23 ans. Un an plus tard, il revient sur les terres de ses exploits, gonflé à bloc. “Ce sont les courses qui me conviennent le mieux et je rêve évidemment d’en remporter une. Après mes tops 10, j’espère viser le top 5, cette fois-ci. Et quand on vise la cinquième place, la 3e n’est pas très loin non plus. Donc pourquoi pas monter sur le podium ?, précise-t-il. Je dois toutefois être réaliste : quand van der Poel ou Pogacar sont présents, c’est très dur d’aller chercher la victoire.”
Mais il a des raisons d’y croire dès ce dimanche, sur l’Amstel. “Je pense d’ailleurs que c’est la course qui me convient le mieux, ajoute-t-il. Elle est longue et difficile : c’est ce que je préfère.”
guillement Je dois être réaliste : quand van der Poel et Pogacar sont là, c’est dur d’aller chercher la victoire.
Stéphane Heulot va dans le même sens. “Il a montré sur les Strade Bianche et sur San Remo qu’il avait ce mélange d’endurance sur les longues courses et d’explosivité dans le final qui pouvait laisser augurer de belles choses. Je pense également qu’il peut faire un beau résultat sur la Flèche Wallonne… s’il parvient à mieux se placer qu’en 2023.”
Un nouveau contrat et un leadership affirmé : “Il a passé un cap”
Présent au sein de l’équipe Devo de Lotto Dstny depuis 2018, Maxim Van Gils aborde la semaine qui arrive avec un statut de leader qui va de pair avec son nouveau contrat signé il y a quelques semaines. “Pour nous, c’était une évidence et les choses se sont faites naturellement, précise Stéphane Heulot. Maxim avait la ferme intention de rester donc nous avons rapidement trouvé un accord.”
De quoi tranquilliser le jeune coureur, qui ne cesse de progresser. “C’est un garçon qui a été un peu moins précoce que d’autres mais qui a beaucoup gagné en maturité, ces derniers mois, continue le CEO de la formation belge. Cela se ressent dans son professionnalisme. Mentalement et physiquement, il a passé un cap. Le fait d’avoir couru le Tour de France l’an dernier lui a également donné encore un peu plus de consistance. Désormais, il se comporte comme un leader. On sait que quand il dit qu’il est bien, on peut jouer sa carte à 200 %.”
Il travaille son punch en… France : “Cela a contribué à son épanouissement”
S’il n’a cessé de grandir ces derniers mois au sein de la structure Lotto Dstny, Maxim Van Gils a également vu son rythme quotidien évoluer. “Il s’entraîne beaucoup en France, du côté de Grenoble, d’où vient sa petite amie, précise Heulot. Il a découvert de nouveaux terrains de jeu et d’entraînement. Tout cela a contribué à son épanouissement.”
Et au renforcement de ses grandes qualités de puncheur. “Mon profil colle bien aux courses difficiles qui se terminent en petit groupe. C’est le genre de scénario qui me convient le mieux”, précise celui qui a terminé 2e de l’étape du Grand Colombier, sur le Tour 2023.
Ce genre de scénario, il espère donc voir se produire dans les jours à venir. “On sait que pour que le résultat soit exceptionnel, il faut presque un alignement des planètes, termine Stéphane Heulot. Mais il faut avoir de l’ambition. Avec Maxim, on ne se fixe pas de limite. Si la malchance nous quitte un peu, on peut se permettre de rêver.” Car en cyclisme plus qu’ailleurs, la roue tourne toujours.
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