Victor Campenaerts : « Je rêve de voir Arnaud battre Wout et Mathieu »
Le « Super combatif » du dernier Tour de France est capital dans la réussite d’Arnaud De Lie. Dès samedi, il sera au service de l’Ardennais pour tenter de briller au Circuit Het Nieuwsblad.

Par Stéphane Thirion
Publié le 20/02/2024 à 11:11
La boule à zéro, la moustache taillée au millimètre à la façon de Freddie Mercury, Victor Campenaerts est un personnage atypique dans le peloton. Du record de l’heure établi à Mexico au titre de « Super combatif » du Tour de France, le gaillard n’a jamais ménagé sa peine. Et il se moque de savoir s’il roule à l’envers, tant il s’épargne peu. L’effort, même inutile, appartient à sa nature généreuse. Cette attitude stakhanoviste lui a permis de se construire un joli palmarès. A 32 ans, il est devenu le grand frère d’Arnaud De Lie qu’il couve de son regard bleu ciel. La complicité entre les deux hommes (dix ans d’écart) se mesure dans les progrès fulgurants accomplis par l’Ardennais qui s’appuiera plus que jamais sur Campenaerts, samedi, pour l’ouverture de la saison en Belgique au Circuit Het Nieuwsblad.
Car en l’absence du malheureux Florian Vermeersch relevé du Tour de Murcie avec une fracture du fémur, l’équipe Lotto-Dstny devra plus que jamais miser sur le duo Campenaerts-De Lie pour tenter de s’opposer aux puissantes formations du World Tour.
« Cet hiver, j’ai loué une maison dans le sud de l’Espagne où Arnaud est venu me rejoindre, explique Campenaerts qui a souhaité s’exprimer en français (« cela me fait de l’exercice ! »). Nous avons pu ainsi nous entraîner dans les meilleures conditions. En novembre, nous avions également demandé à tester nos nouveaux vélos (NDLR : la marque basque Orbea), non pas en Espagne mais sur les pavés. Arnaud est venu chez moi et nous avons passé trois jours non-stop à tester le matériel. Nous avions le visage d’un enfant qui découvre un nouveau jouet ! »
« Une victoire dans une classique et notre saison serait réussie »
Selon Campenaerts, en fin de contrat chez Lotto-Dstny mais très attaché à son équipe où il souhaite prolonger, la saison des pavés est cruciale parce qu’il adore ces courses-là. Et qu’il a découvert en Arnaud De Lie, deuxième l’année dernière à Ninove, un champion susceptible d’en gagner une. « N’oublions pas que nous sommes une équipe continentale. Se frotter à van Aert et compagnie, ce n’est pas rien. Mais Lotto n’a plus gagné une classique flamande depuis tellement longtemps ! Une victoire, n’importe où, à Ninove, à Waregem, à Harelbeke et notre saison serait réussie. Nous avons constitué un groupe et je sais précisément ce que je dois et ce que sais faire. Partir dans l’échappée pour surveiller ce qui se passe devant ou rouler en tête du peloton pour maintenir les chances d’Arnaud en cas d’arrivée groupée. Nous avons longuement discuté des scénarios envisageables cet hiver. Et Arnaud a en quelque sorte commencé sa préparation en… septembre en alignant les victoires. C’est très important pour sa confiance et celle de l’équipe. »
« Arnaud doit apprendre à être mieux placé dans les sprints massifs »
Des victoires conquises dans des finales difficiles, comme à Québec ou au Mont-de-L’Enclus (Franco-Belge). « C’est clair qu’il est moins à l’aise dans un sprint purement massif mais on peut corriger cela. Arnaud est souvent mal placé. A Québec, il parvient pourtant à s’en sortir mais sur le plat, c’est plus compliqué. Nous y travaillons, enfin pas moi car ce n’est pas ma spécialité. Je le compare souvent à Tom Boonen. On retient de lui ses victoires au Tour des Flandres et à Roubaix mais Tom a remporté un paquet de victoires dans les courses par étapes. Or, celles-ci composent la majorité des épreuves de la saison et je suis certain qu’avec un meilleur placement, Arnaud pourra lui aussi remporter des sprints massifs. Et dans les classiques, je rêve de voir Arnaud sprinter contre van Aert et van der Poel (NDLR : le champion du monde ne participe à la course d’ouverture) à l’arrivée d’une classique. Imaginez qu’il les batte ! »
Car Victor rêve, c’est un indécrottable optimiste. « A 32 ans, au milieu de tous ces jeunes, je suis vieux mais dans ma tête, je suis encore très motivé. J’ai adapté mes entraînements en fonction de ce que je devrai faire en roulant bien davantage sur mon vélo de chrono, ce que je ne faisais plus. Cela pourra me permettre, par exemple, de gagner un contre-la-montre dans une course par étapes de moindre envergure, comme je l’ai fait l’année dernière au Luxembourg. Car n’oublions pas ceci : au-delà des victoires, nous devons aussi ramener des points. »
Sous-entendu : le Tour de France, c’est bien, mais gagner partout, c’est mieux. « C’est sûr qu’il est agréable d’être dans la lumière. Pour un coureur qui n’est ni grimpeur ni sprinteur, monter sur le podium des Champs-Elysées pour recevoir le prix de « Super combatif », c’est inespéré. Maxim van Gils deuxième d’une étape de montagne au Grand Colombier, c’est un exploit auquel personne n’aurait pensé voici cinq ans chez Lotto. La preuve que cette équipe grandit. Arnaud va découvrir son premier grand Tour. Ce n’est pas idéal d’aborder une course de trois semaines par la plus dure d’entre elles mais dans la perspective des Jeux olympiques, c’était obligatoire pour lui. Il a suffisamment de classe pour espérer quelque chose du Tour de France. »
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