EuroRennes, sa gare, sa ligne à grande vitesse, son futur gratte-ciel… Le quartier d‘affaires commence à en imposer pour les touristes d’affaires ou les city-breakeurs qui débarquent dans la capitale bretonne. Des visiteurs qui, avant de se perdre dans les ruelles pavées de la vieille ville, risquent bien de passer par le secteur de Colombier. « Une verrue », assurent certaines mauvaises langues. Question de goût. Le Havre – et son architecture post Seconde Guerre mondiale – est bien classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
100 m de hauteur
Certes, la mer ne baigne pas encore la capitale bretonne, mais la tour de l’Éperon, presque 100 m de hauteur, qui surmonte l’ensemble, a conservé une certaine patine. Elle domine un dédale de places et d’allées articulées autour de la dalle du Colombier, qui fait partie de la Zac EuroRennes. Comme une forteresse avec son propre écosystème, ses logements, ses commerces… Un ensemble replié sur lui-même, devenu déphasé des aspirations d’une ville moderne.
Comment intégrer ce modèle urbain désuet à l’urbanisme du quartier d’affaires, et plus largement, au reste du centre-ville ? La question est un serpent de mer. Et le problème ne se limite pas à l’architecture. Les choix urbanistiques d’hier produisent aujourd’hui des impacts majeurs sur la sécurité, l’état du bâti et les aléas climatiques.
Cause perdue
Le Colombier n’est pourtant pas une cause perdue pour tout le monde. Sur la dalle, les fast-foods ont trouvé leur eldorado. Au risque de l’indigestion ? Pas sûr. Le secteur attire une clientèle jeune et populaire, en phase avec ce type de restauration. Un public qui se retrouve dans l’essor des boutiques de fast fashion, des bijouteries fantaisie et des commerces low cost, comme l’enseigne danoise Normal, qui cartonne à Colombia.
À contre-courant de la majorité des boutiques du centre commercial, où les départs d’enseignes notamment moyenne et haut de gamme se multiplient sans être vraiment compensés. Et si l’avenir du Colombier passait par un virage assumé vers un commerce bon marché, comme une oasis dans un centre-ville en pleine gentrification ? Voulu ou non, c’est en tout cas ce qui semble se profiler. Sans que la Ville n’y puisse grand-chose.
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