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Non, le vol de vélo n’est pas une fatalité. Ce n’est pas pour rien que la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) publie chaque année un classement des antivols en fonction de leur degré d’efficacité.
C’est devenu l’une des préoccupations des cyclistes. En France, si la pratique augmente, le vol se multiplie. Qu’ils soient de seconde main ou électriques, chaque année, plus de 400 000 vélos sont volés. Quand certains se retrouvent abandonnés ou revendus, d’autres sont restitués à leurs propriétaires grâce à un identifiant.
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Des vols à répétition signalés
A Rennes (Ille-et-Vilaine), dans l’hyper centre, place de la Gare ou encore au Colombier, l’histoire se répète. « Ils sont très bien équipés maintenant. Ils ont des mini-meuleuses, des perceuses. Nous, c’est quasiment quotidien qu’un client vient nous faire part d’un vol de vélo », témoigne à actu.fr Damien Goualou, gérant de Ta Grand-Mère à Vélo, atelier réparation de vélo installé sur le Mail.
Il y a quelques mois, Mélanie avait attaché son deux-roues à la gare de Rennes, le temps d’un week-end. Mais à son retour, il n’était plus là. « Il m’est tout de suite venue l’idée de regarder sur Leboncoin et je suis tombée dessus. Un monsieur l’avait retrouvé abandonné dans la benne à ordures de son bâtiment », raconte-t-elle au micro d’actu.fr.
Peut-être que je vis dans un monde de bisounours, mais comme mon vélo n’était pas tout neuf, je ne me suis pas posée la question des vols.
« Ils n’ont vraiment peur de rien »
Sur Facebook, la page Vigivélo signale les vélos volés ou abandonnés à Rennes pour aider les propriétaires à les retrouver. Chaque jour, les posts affluent. « On a volé le vélo de ma fille devant le Colombier. Blanc de marque Scott. Il était attaché et aucune trace du cadenas. Merci de me contacter si vous le voyez. » « Vélo non attaché boulevard Volney, mis en sécurité, si c’est le vôtre, contactez-moi. »
À Toulouse (Haute-Garonne), sur le groupe Facebook Vélo volé Toulouse et alentours, les témoignages pullulent aussi, comme celui de Rachida*. Sa fille « s’est fait voler son vélo pendant qu’elle était au cinéma. Elle venait de l’avoir pour son anniversaire. C’est fou, ils l’ont volé à 200 m de la gendarmerie. Ils n’ont vraiment peur de rien », peste-t-elle à actu Toulouse.
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Victimes d’un vol, ils renoncent au vélo
Les vols de vélos poussent un tiers des victimes à renoncer au vélo. « Ça m’a dégouté. J’ai totalement changé mes habitudes. Je ne circule plus à vélo. J’utilise beaucoup plus les transports en commun. Les vols, ça arrive souvent, et au final ça représente un coût », témoigne à actu.fr Baptiste, victime d’un vol de vélo, place de la République à Rennes.
Même son de cloche pour Mélanie, qui privilégie désormais la voiture. « Maintenant, quand je vais à la gare, je m’assure d’y aller en voiture, donc je me déplace beaucoup moins à vélo. »
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Revendus en pièces détachées
Les vélos à assistance électrique attisent particulièrement les convoitises dans plusieurs villes de France. « 80% des vélos électriques volés l’étaient avec la batterie dessus », atteste une étude de l’Académie des mobilités actives (ADMA).
Parfois, des personnes viennent nous voir et nous demandent des chargeurs. On reste vigilants. Dès qu’on leur propose de garder le vélo, ils repartent aussitôt.
Les vélos dérobés sont, la plupart du temps, revendus en pièces détachées à l’étranger. Et les marchands de cycles en font les frais. Il y a cinq mois, Intercycle, situé dans la zone d’Alençon, a été la cible d’un cambriolage, où plus de 30 vélos ont été dérobés, apprend L’Orne Hebdo. Montant du butin ? Plus de 120 000 €.
De jour comme de nuit, les voleurs agissent avec des techniques ingénieuses et préparées. « Comme des commandos, ils sont allés sur le toit pour faire deux ouvertures d’environ un mètre et ils ont utilisé des grappins au bout desquels ils ont accroché les vélos pour les remonter », détaille Arnaud Davy, responsable du magasin Intercycle, après avoir visionné les caméras de surveillance.
Les marchands de cycles touchés sont ainsi contraints de renforcer la sécurité de leur établissement avec de nouvelles caméras et des capteurs thermiques prévenant directement la gendarmerie si une source de chaleur est détectée.
Les collectivités aussi ne sont pas à l’abri des vols de vélos. À Bordeaux, des centaines de vélos libre-service Transports Bordeaux Métropole ont été volés en peu de temps. « Nous avons été confrontés à des actes de vandalisme importants du système électrique de gestion des vélos accrochés aux bornettes (sic) permettant ainsi la libération de vélos », affirmait début août, la direction de Keolis Bordeaux Métropole, à actu Bordeaux.
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Quelles solutions pour limiter les vols de vélos ?
Selon la FUB, plus de la moitié des vols ont lieu dans des cours, garages et caves privées. « Je me suis déjà infiltré dans un local vélo pour en voler, les revendre et me faire un peu d’argent de poche. C’était trop tentant, car facile d’accès et il n’y avait pas antivols », raconte Mathis à actu.fr.
Pour se prémunir d’un vol de vélo, il existe des actions simples et efficaces. Choisir un antivol robuste en U ou à chaîne, attacher la roue avant et le cadre de son vélo à un point fixe et marquer son vélo pour l’identifier.
L’association Rayons d’Action, qui lutte notamment contre les vols de vélos à Rennes, propose de marquer les vélos d’occasion. « Le numéro gravé sur le cadre est rattaché à la description du vélo et à votre identité. Si jamais on vous vole votre vol, c’est la preuve que c’est le vôtre », explique à actu.fr Armande Cocquerez, coordinatrice à l’association.
Et pour s’assurer de ne pas acheter un vélo volé, vous pouvez vous rendre sur le site Apic-Asso. « Les forces de l’ordre ont aussi vos coordonnées. Si elles retrouvent votre vélo, elles vous contactent et peuvent vous restituer votre vélo », informe Armande Cocquerez.
Les trackers GPS commencent aussi à être déployés sur les vélos électriques d’une certaine valeur. En France, ils coûtent aux alentours de 150 euros et sont liés à une application et un abonnement. « C’est intéressant mais ça ne résout pas le vol, car si on a besoin d’aller chercher son vélo via son GPS, ça veut dire qu’il est parti », précise Damien Goualou.
Pourquoi faut-il déposer plainte ?
Si la police nationale d’Ille-et-Vilaine rapporte une baisse des dépôts de plaintes pour vols de vélos, entre 2023 et 2024, passant de 1080 à 779 plaintes, elle recommande de porter plainte. « Il ne faut pas perdre de vue que l’utilisation de ce moyen de déplacement est en grand essor sur nos communes », glisse-t-elle.
Pour l’association Rayons d’Action, déposer plainte permet de « quantifier le phénomène, empêcher le recel et à des particuliers d’acheter des vélos volés à leur insu ». En l’absence de marquage sur le cadre, la plainte reste bien souvent sans suite.
Après le vol de mon vélo, j’ai fait un dépôt de plainte sur internet et je me suis rendue au commissariat pour montrer les photos. Mon vélo avait un marquage, mais je ne l’avais pas encore activé. Cela a donné une plainte sans suite.
À Rennes, c’est la Police municipale qui se charge de récupérer les vélos abandonnés et/ou volés n’ayant pas d’identification et de les stocker aux objets trouvés. « C’est un souci car beaucoup de vélos sont semblables. Et si on ne peut pas prouver la propriété du vélo, la police ne va rendre le vélo », conclut Armande Cocquerez.
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