Tadej Pogacar n’est pas partageur. Le Slovène de 26 ans a posé son empreinte, géante, sur la saison 2024. « Je suis étonné, mais à la fois, il a mis bout à bout l’immense potentiel qu’on voyait en lui, confiait Romain Bardet au début de l’hiver. Il est tellement supérieur ! »
La preuve de cette domination excessive est assez facile à trouver. Du début à la fin, des Strade Bianche début mars au Tour de Lombardie en octobre, Tadej Pogacar a gagné et noirci les classements. Avec la plupart du temps de l’avance et un sentiment de supériorité qui a dégoûté et/ou épaté plus d’un spectateur.
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25 succès, 58 jours de course, c’est un ratio, comme peut le faire Mathieu van der Poel, qui impressionne. Des classiques et des courses d’un jour, comme les Strade Bianche, Liège-Bastogne-Liège, le Grand Prix de Montréal, le Tour d’Émilie ou le Lombardie, bien sûr. Ce qui constituerait pour n’importe quel coureur une année (très, très) faste.
« Le cyclisme a tellement évolué »
Mais Tadej Pogacar n’est pas n’importe quel coureur. Alors il a aussi brillé sur les courses à étapes. Le Tour de Catalogne (du menu fretin pour cet homme-là), mais surtout le Giro avant le Tour de France (le dernier à l’avoir fait était Marco Pantani, en 1998), avec six victoires en Italie, six victoires sur la Grande Boucle.
Évidemment, et le boss du Tour Christian Prudhomme l’a reconnu, se poser des questions « n’est pas illégitime ». Plusieurs suiveurs avisés alternent entre stupéfaction et étonnement de voir une telle domination.
Et Pogacar ? Interrogé sur le Tour, notamment, il a également évoqué les gains marginaux dans plusieurs compartiments de la préparation. « Le cyclisme a tellement évolué. Il y a six ans quand je suis arrivé dans l’équipe, tout était différent. On était moins professionnels alors que je pensais qu’on l’était. Mais on a évolué très rapidement car toutes les équipes travaillent dur sur la nutrition, la technologie, les plans d’entraînement, les camps d’altitude. Visma-Lease a bike, UAE, Soudal-Quick Step, Ineos Grenadiers, on se pousse les uns les autres à dépasser nos limites. Tout le monde se concentre sur le moindre détail, sur le moindre gramme de nourriture, le moindre watt qu’on peut gagner pour aller plus vite. »
Au final, Tadej Pogacar s’est emparé des Mondiaux, de deux Grands Tour, deux monuments, avec une manière et une aisance folles. Unique. Et 2025 ? Tout semble indiquer que l’histoire pourrait bégayer. Il s’engagera sur un nombre restreint de course mais avec la volonté farouche de s’y imposer : Strade Bianche, Milan – San Remo (qu’il n’a toujours pas remporté), Gand-Wevelgem, Tour des Flandres, Tour de France et le Giro ou le Tour d’Espagne. Pour une nouvelle année sans partage ?
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